Le consensus national en Israël face au carnage de Gaza nous interpelle. Depuis 1982, toutes les guerres et autres formes de conflits dans lesquelles Israël a été impliqué ont engendré un débat public, voire de véritables cassures dans la société israélienne. Pourtant, ces conflits étaient bilatéraux et les Israéliens pouvaient, malgré les rapports de forces gravement inégaux, se sentir victimes d’une violence provenant de l’adversaire, que ce soient les attentats palestiniens en 1996-1997 ou les roquettes tirées par le Hezbollah en 2006. Aujourd’hui la violence est unilatérale, car seuls des gens travaillés par la mauvaise foi mentionneront comme violence symétrique ces Qassams qui, ne l’oublions pas, ont laissé pendant deux ans l’opinion publique et le gouvernement israéliens indifférents au sort d’une population qu’ils appellent "l’Autre Israël" [1] et dont ils ignorent et la misère et l’insécurité dans laquelle ils survivent.
Et pourtant, le peuple israélien est aujourd’hui unanime dans le soutien à l’opération punitive menée contre Gaza. Même la gauche – le Parti Meretz et ce qui reste de la Paix Maintenant – s’est inconditionnellement ralliée au gouvernement, et ses grandes figures intellectuelles mettent, depuis un mois, tout leur talent au service de la défense de l’indéfendable. Les images insupportables retransmises par les chaînes satellitaires sont pourtant plus fortes que les belles phrases d’Amos Oz et de David Grossman, et l’opinion publique internationale est unanime dans sa dénonciation du comportement israélien.
Comment donc expliquer cette opposition entre un consensus international qui exprime l’horreur et la colère face au carnage de Gaza, et le consensus israélien qui le soutient ?
source : www.mouvements.info
No comments:
Post a Comment